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Formation

Economie circulaire : quelle place dans les projets d’architecture ?

Le Verte Voie

Nous avons organisé un colloque le 1er décembre, pour évoquer les liens entre architecture et économie circulaire. Différents intervenants ont apporté leur éclairage : le CSTC, Greenwin, Inter-Environnement. Des auteurs de projets ont également participé, témoignant de leurs expériences concrètes. Mais sur le terrain, il existe d’autres acteurs. A l’image de Circonflexe, un service qui se donne pour mission d’accompagner les acteurs de la construction à s’inscrire dans une démarche circulaire. Rencontre avec Lionel Delatte, architecte, et Jérôme Collette, conseiller PEB, cofondateurs de la société.

D’où vient Circonflexe ?

Circonflexe est née de constatations. Dans les projets de rénovation, on jette beaucoup de matériaux qualitatifs qui pourraient être réutilisés. Et à l’inverse, quand on rénove, on peine à trouver un choix/panel de matériaux de réemploi correctement renseignés dans les annonces ou dont les annonces sont complètes et bien renseignées.

Nous remarquons également que, s’il y a une sensibilisation à l’économie de l’énergie de consommation des bâtiments, notamment via l’isolation, il n’y a rien sur l’énergie dépensée pour fabriquer ces matériaux ! Autrement dit, on a tendance à emballer le bâtiment avec du pétrole pour économiser du pétrole. C’est une ineptie !

Que proposez-vous ?

Il manquait un acteur au niveau de la prolongation de vie des matériaux, la recherche de matériaux qualitatifs et la manière de les intégrer dans un chantier. Nous avons développé un outil digital visant à répertorier les matériaux sur site. Nous avons également créé une solution digitale permettant de mettre en relation l’offre et la demande. Car si, d’un côté, il y avait des stocks de matériaux existants, et de l’autre des personnes intéressées, l’information ne circulait pas.

L’économie circulaire, c’est une solution d’avenir, selon vous ?

Il y a plusieurs solutions qui favorisent la circularité : le réemploi sur site, la réutilisation pour une autre fonction sur le site, la revente. Ce sont là des destinations moins impactantes au niveau environnemental que les filières de recyclage traditionnel. Nous essayons de convaincre les différents acteurs de la construction d’utiliser ces alternatives plutôt que les conteneurs.

Aujourd’hui, quand on construit, il faut penser à la déconstruction, en mettant en œuvre des bâtiments plus facilement démontables. Ce n’est pas parce que le bâtiment est en fin de vie que ses matériaux doivent l’être. Il faut développer d’autres techniques de mises en œuvre, penser à la réversibilité des bâtiments.

Plus globalement, il est nécessaire de changer le paradigme de la construction, contraindre le matériau pour qu’il entre dans la conception. Actuellement, on arrive avec une baie et on cherche un matériau qui rentre dedans. Pour que le réemploi devienne plus courant, il faut faire de la conception inversée, réaliser un projet sur base de la disponibilité de matériaux existants. Et ce, d’autant qu’on va vers une raréfaction des matériaux, la courbe ne s’inversera pas…

Favoriser l’économie circulaire permet également de développer une filière économique et de nouveaux emplois. Le savoir-faire local, les matériaux restent en circulation, on fait circuler la matière dans une économie locale. Cela permet de ne pas dépendre de matériaux qui viennent d’ailleurs et dont on n’a pas le contrôle en termes de qualité, de production et d’approvisionnement.

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