Simon De Bie, vous êtes l’un des fondateurs de La Verte Voie. Quelle est son histoire ?
La genèse de la Verte Voie, ce sont de jeunes architectes passionnés par l’écologie qui se sont connus à l’école et qui travaillent les uns pour les autres, d’abord en sous-traitance. Puis un jour ils se rendent compte qu’ils ont envie de travailler ensemble. C’était il y a une quinzaine d’années… On a d’abord commencé à deux, puis l’équipe s’est agrandie. Les collaborateurs, qui avaient le même âge que nous, ont eu leur propres projets, on leur a proposé de s’installer à nos côtés. L’ « Atelier de la Verte Voie » est alors devenu « La Verte voie, collectif d’architectes ».
Qu’est-ce qui vous caractérise ?
Nous faisons essentiellement du logement. Nous sommes spécialisés dans l’architecture écologique et les habitats groupés, comme le Broctia à Malonne. Quand nous faisons un projet qui dépasse le stade de la maison individuelle, nous essayons de travailler en collectif et d’attribuer le projet à plusieurs architectes.
Tous les jeudis, nous faisons une réunion d’équipe, c’est une sorte de marché aux projets. C’est là qu’on sélectionne les projets qu’on nous propose. Un projet qui n’est pas écologique ne sortira en tout cas pas de notre bureau…
Vous dites être spécialisés dans l’architecture écologique. Qu’entendez-vous par là ?
On est relativement low-tech. On utilise des matériaux naturels et locaux, comme la paille ou le bois. On aime concevoir des façades avec une ossature en verre, sans châssis. Des façades qui ont souvent des porte-à-faux pour les ombrages. Dans le même esprit, on favorise les coursives, les pergolas, les terrasses, les plantes grimpantes, car l’ombrage est une des bases de l’architecture bioclimatique.
On travaille souvent avec le solaire thermique, avec des techniques de constructions lourd-léger pour amener de l’inertie dans les bâtiments. En parallèle, on utilise pas mal de techniques alternatives, comme le chaux-chanvre à l’intérieur, le liège ou le douglas brut non raboté en bardage extérieur. On a également déjà employé du béton de terre ou des blocs de terre crue porteurs, rempli des planchers avec du sable pour éviter les chapes.
Notre architecture est plutôt simple, on crée des volumes assez traditionnels mais on essaie d’être novateurs au niveau des techniques de construction. Contrairement aux idées reçues, cela ne coûte pas forcément plus cher. Par exemple, quand nous avons reconverti des bureaux en logements gérés par des agences immobilières sociales, le projet MUG à Bruxelles, nous avons placé des panneaux de liège apparent en guise d’isolation thermique. C’est un matériaux coûteux, mais sans plafonnage ni peinture, nous sommes restés dans le budget.